Dernier jour
sur terre, David Vann, Gallmeister, 10€50, traduit par Laura Derajinski
Avec un style narratif et
journalistique qu'on ne lui connaissait pas, David Vann enquête sur
la vie de Steve Kazmierczak, paria solitaire qui tua cinq personnes à
Cole Hale et en blessa une vingtaine.
Il revient sur l'itinéraire de ce
jeune homme étudiant modèle décoré de la Dean's Award qu'il
compare à sa propre adolescence bien mouvementée. Il livre une
introspection personnelle et parallèlement, un véritable travail
d'enquête très complet. David Vann pose des questions cinglantes
sur l'obsession de la société américaine pour les armes à feux.
Extraits : p114 « Les
commentaires inquiétants, l'obsession des armes et des tueurs, le
temps passé au stand de tir, les problèmes psychiatriques. Que doit
faire un tueur de masse pour se faire remarquer ? »
p110 « Acheter un Glock 19,
quelques chargeurs supplémentaires, entrer dans une salle de classe
et tirer sur les gens. Nous n'avons encore rien mis en place pour
empêcher quelqu'un de commettre un tel acte. C'est un droit
américain. »
p74 « Le 13 février 2002, ils le
larguent dans sa ville d'origine, Elk Grove Village. Aucun
avertissement à quiconque, personne ne signale qu'un jour il puisse
risquer d'être un danger pour lui-même ou pour autrui, ils se
contentent de le larguer là, comme le fait toujours l'armée. »
p66 « A onze ans, pourtant, je
ne pouvais penser qu'à l'homme que je deviendrais, moi. Abattre mon
premier cerf faisait partie d'un rite initiatique. La loi
californienne stipulait que je n'avais pas le droit de tuer un cerf
avant mes douze ans, mais cette loi familiale qui m'avait donné un
fusil à air comprimé à sept ans, un fusil calibre .20 à huit ans
et une carabine .30-.30 à neuf ans, disait que j'étais désormais
prêt »
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