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jeudi 14 janvier 2016

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 Martin Eden, Aude Samama & Denis Lapière d'après un roman de Jack London, Futuropolis, 24€

 Martin Eden est le roman le plus autobiographique de Jack London et l’un des livres majeurs de la littérature du XXe siècle. Martin Eden est un jeune marin né dans les bas-fonds d’Oakland. Un soir, il défend un jeune homme lors d’une rixe. Celui-ci, fils d’une famille aisée, l’invite chez lui à dîner pour le remercier. À cette occasion, Martin rencontre sa soeur, Ruth Morse, jeune fille délicate, dont il tombe éperdument amoureux. Il décide de s’instruire pour la conquérir. Petit à petit, d’abord pour lui plaire, puis avec le goût d’apprendre toujours davantage, il devient un homme cultivé et s’efforce de devenir célèbre en devenant écrivain. Malgré le talent qu’il pense avoir, il n’arrive pas à vivre de sa plume. Tous ses manuscrits sont refusés par l’Édition. À la suite de la parution d’un article dans un journal local dans lequel il est présenté comme socialiste, ce qu’il n’est pas, Ruth le quitte. Il n’a plus le goût d’écrire, mais brusquement il devient un auteur à succès. Martin Eden part pour s’établir sur une île du Pacifique. Sur le bateau, n’ayant plus le goût à rien, usé par l’hypocrisie ambiante, il se laisse glisser sur la mer. Aude Samama, talentueuse illustratrice, travaille sa peinture jusqu’à l’épure, avec pour inspiration l’expressionnisme allemand, en résonance avec le récit délicat de Denis Lapière sur la fragilité et la complexité des êtres.





Le Garçon sauvage. Carnet de montagne, Paolo Cognetti, éditions Zoe, 14€ 
Le Garçon sauvage commence sur un hiver particulier : Paolo Cognetti, 30 ans, étouffe dans sa vie milanaise et ne parvient plus à écrire. Pour retrouver de l’air, il part vivre un été dans le Val d’Aoste. Là, il parcourt les sommets, suspendu entre l’enfance et l’âge adulte, renouant avec la liberté et l’inspiration. Il plonge au cœur de la vie sauvage qui peuple encore la montagne, découvre l’isolement des sommets, avant d’entamer sa désalpe, réconcilié avec l’existence. Néanmoins, ce séjour initiatique ne parvient pas à l’affranchir totalement du genre humain : « je pourrais me libérer de tout, sauf de la solitude. »

Thoreau, McCandless, Muir, si ces noms vous disent quelque chose, alors ce livre est fait pour vous !


 Le Grand A, Xavier Bétaucourt & Jean-Luc Loyer, Futuropolis, 20€

  "Il mange 195 jours de votre vie"
L’Hypermarché est-il un ogre qui dévore et détruit tout sur son passage ou est-il source de développement ? Comment fonctionnent les filières d’approvisionnement ? Les producteurs locaux sont-ils les laissés-pour-compte de ce gigantisme ? Les clients sont-ils les victimes de la guerre économique liée au modèle de consommation ou en sont-ils les bénéficiaires ? Les hypermarchés sont-ils responsables de la malbouffe ? Le petit commerce et la vie des centres-villes sont-ils victimes ou coupables de ne pas s’être adaptés ?



Avis de Romain: Enquête intéressante qui a le mérite de mettre à jour des chiffres et des pratiques au grand public. Pour avoir travailler dans le milieu de la grande surface j'ai été déçu par la façon dont les auteurs ont essayé de rendre le directeur et le supermarché plus humain. Je ne connais pas non plus  de centre ville ou les commerces ferment avant Noël, peut-être que esce là une spécificité de la région Nord Pas de Calais. D'ailleurs l'un des intérêts du roman graphique réside dans la description de la région Nord Pas de Calais ainsi que l'historique du commerce et des supermarchés.
D'une manière générale le sujet est traité de façon équilibré et sûrement trop équilibré à mon goût. 



La vraie vie, Thomas Cadène ,Grégory Mardo, Futuropolis, 20€ 

Coup de coeur Romain
Jean, la trentaine heureuse, est employé municipal en province. Célibataire, il mène une vie paisible le jour, et passe ses nuits sur Internet. Il aime dialoguer avec des inconnus aux pseudonymes extravagants, télécharger des films pornographiques, écouter de la musique, jouer à des jeux en ligne d’une grande violence où le massacre est de mise. Sa vie en ville se confond à sa vie d’internaute, les échanges nocturnes avec Timfusa qui semble vivre dans le Wyoming sont aussi nécessaires que de tomber amoureux de Carine au fil des jours. Jusqu’à ce que Jean soit rattrapé par la réalité de la vie qui passe, et de la maladie qui l’emportera.


Les vieux ne pleurent jamais, Céline Curiol, Acte Sud, 21€



À soixante-dix ans, Judith Hogen vit désormais seule. Actrice à la retraite, elle a cessé de fréquenter les scènes artistiques new-yorkaises et se contente de la compagnie de sa voisine, Janet Shebabi, une femme de son âge fantasque et malicieuse.
Trouvant un soir entre les pages d’un roman de Louis-Ferdinand Céline une vieille photographie, Judith est transportée cinquante ans en arrière et soudain submergée de tendresse et de ressentiments. Face à ce visage longtemps aimé, elle se surprend à douter des choix du passé.
C’est ce moment que choisit Janet pour lui proposer de partir, de s’embarquer dans un voyage organisé aussi déroutant que burlesque au cours duquel s’établit entre elles un compagnonnage heureux hors des convenances de l’âge.
De retour à Brooklyn, Judith doit bien admettre que la raisonnable passivité que lui impose la société devient insupportable. Elle décide de repartir en voyage, dans son pays natal, cette France quittée dans les années soixante, là où demeure cet homme, celui de la photo, ce héros.

Lecture en cours Tatiana

Céline Curiol convoque ici avec humour les paradoxes de l’âge à travers le mystère de la permanence, de la persistance des liens entre les êtres. Qu’ils soient amis, frère et soeur ou amants, que reste-t-il de ces attaches qui les construisent, les rassurent ou les abîment ?


Corrosion, Jon Bassof, Gallmeister (Néonoir traduit par Anatole Pons), 17€20

Lecture en cours Romain
Un vétéran d’Irak au visage mutilé tombe en panne au milieu de nulle part et se dirige droit vers le premier bar. Peu après, un homme entre avec une femme, puis la passe à tabac. L’ancien soldat défiguré s’interpose, et ils repartent ensemble, elle et lui. C’était son idée, à elle. Comme de confier ensuite au vétéran le montant de l’assurance-vie de son mari qui la bat. Ce qu’elle n’avait pas réalisé, c’était qu’à partir de là, elle était déjà morte.

 

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