Kanak premières chroniques, Thiosse, Juliet C, éditions du Lampion, 12€90
Kaavo est
le nom d’une jeune popinée
partie à l’aurore, pour ramasser à pleines poignées
des sauterelles aux ailes lourdes de rosées. Kaavo est gourmande,
insouciante, et son chemin croise par malheur celui du
redoutable Navaé, guerrier orgueilleux, ennemi de sa
tribu.
Le flirt canaque est une chronique du
désir, du jeu amoureux...
Georges Baudoux alias
Thiosse (prononcia-
tion de Georges en
canaque) est un conteur habile et merveilleux. Les
chroniques présentées en quatre volumes sont extraites de journaux
calédoniens parus entre 1919 et 1921 ; elles relatent par le
détail les péripéties de différentes tribus canaques
avant l’arrivée des colons. Une immersion donc dans la mentalité
primitive, atavique, à travers laquelle apparaît, empreinte
parfois de cruauté, une certaine logique tribale.
Trois autres recueils de chroniques ont été publiés (ils sont également disponibles à la librairie)
Nina Teleman, 43 ans. Prof de norvégien. Lunettes à verres épais. Adore l’Allemagne. Bror Teleman, 42 ans. Dramaturge en herbe. Léger problème avec l’alcool. Déteste tout ce qui est allemand. À eux deux : trois enfants.
Tout ce petit monde part en vacances… en Allemagne.
Ils louent un chalet à un couple de Garmisch-Partenkirchen, les Bader, pas franchement polyglottes : après consultation de divers outils de traduction automatique sur Internet, le lieu est rebaptisé « Mixing Part », les Bader « barbier-chirurgien », et les Teleman « Téléhomme ». Voilà qui promet…
Bror essaie d’écrire, mais il est passionné de cuisine, et fantasme davantage sur quelque cuisinière plutôt que sur le théâtre. Une manière bien à lui d’arranger ses problèmes de couple.
Toutes les conditions sont réunies pour couler des jours tranquilles à Mixing Part — ou pas.
Aventures en Guyane, journal d'un explorateur disparu, Raymond Maufrais, Points aventure, 7€80
Voici l’un des récits les plus poignants de l’histoire de l’exploration.
En 1950, Maufrais a 23 ans lorsqu’il se lance seul et à pied dans la
jungle guyanaise en direction des mythiques monts Tumuc-Humac alors
inconnus. On ne le reverra plus. Si un Indien n’avait pas découvert par
hasard ses carnets au bord d’une rivière, ce face à face exemplaire d’un
homme avec son destin ne nous serait jamais parvenu. Le mystère de sa
disparition hantera toute une jeunesse éprise comme lui d’idéal,
d’aventure et de liberté.
N'en fais pas une histoire, Raymond Carver, Points, 7€40
Il est des œuvres qui ressemblent à une
fête entre amis, intime et chaleureuse. Raymond Carver nous convie ici,
au gré de ses poèmes, récits de jeunesse et essais littéraires, à la
rencontre de ses passions. On découvre un Carver critique, défendant
Hemingway contre ses biographes, et qui s’interroge sur l’art d’écrire
des nouvelles, domaine où il excellait.
Comment les fourmis m'ont sauvé la vie, Lucia Nevaï, Philippe Rey éditions, 9€
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Françoise Adelstain |
Sa mère l'a baptisée Crane, prénom sioux qui désigne la grue, le grand oiseau migrateur. Et comme, auparavant, cette même mère avait tenté de se débarrasser d"elle, Crane est née défigurée, chétive et bigleuse.
Son histoire commence dans un trou perdu de l'Iowa dans les années 1950. Avec pour parents, un trio minable, qui s"est constitué sur le circuit des prêcheurs itinérants : Big Duck, faux prêcheur et escroc, père fictif de Crane et de son demi-frère ; Tit, superbe femelle qui les a engendrés ; Flat, mère d'une fille dont Big Duck est vraiment le père ! La maisonnée vit dans la crasse et l"indigence, les trois enfants, non scolarisés, sont livrés à eux-mêmes et sous-alimentés en permanence. Leur unique distraction est le passage du train de 21 h 49 à quelques centaines de mètres de chez eux ; et le reste du temps, la contemplation des champs de maïs qui s’étendent à perte de vue.
Jusqu’au jour où déboulent pelleteuses et excavatrices : la modernité est en marche, le trou perdu va devenir une cité lacustre. Crane, rebelle et miraculeusement surdouée, est alors projetée dans une nouvelle vie qui la sauvera de la misère, mais la plongera aussi dans le mensonge et la solitude.
Horizons de pierre, Atahualpa Yupanqui, le temps des cerises, 14€
traduit de l'argentin par Louise Mamiac |
Un demi-siècle de ma vie s'est écoulé entre la pampa
et la montagne, apprenant la vie des hommes et les
infinis événements de cet étrange et passionnant
univers argentin.
Des traces de langues antiques adhèrent encore aux légendes,
comme le quartz à la pierre, comme la lumière au vol de
l'oiseau, comme le silence à la mort.
Ce récit, qui aujourd'hui a pour titre Horizons de pierre, fut
écrit il y a un grand nombre d'années, en une région appelée
Tumbaya, dans la province argentine de Jujuy.
C'est l'histoire d'un couple de jeunes Kollas, unis par un
intense et dramatique amour : Ismaél et Candelaria.
Eux-mêmes m'ont raconté leurs vies, leurs travaux, leurs
espérances, leurs silences.
Ismaél est berger depuis son plus jeune âge, au nord de
l'Argentine. Candelaria est née dans les montagnes de
Bolivie. Petite fille de solitude et de chemins, je l'ai appelée
Senda.
Plus d'un demi-siècle a passé.
Où peuvent-ils être maintenant ?
Je sais seulement que ces souvenirs habitent un lieu sans
oubli dans mon vieux coeur fatigué.
Atahualpa Yupanqui, 1988
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