dimanche 12 octobre 2014

Dernier jour sur terre

 
Dernier jour sur terre, David Vann, Gallmeister, 10€50, traduit par Laura Derajinski




Avec un style narratif et journalistique qu'on ne lui connaissait pas, David Vann enquête sur la vie de Steve Kazmierczak, paria solitaire qui tua cinq personnes à Cole Hale et en blessa une vingtaine.

Il revient sur l'itinéraire de ce jeune homme étudiant modèle décoré de la Dean's Award qu'il compare à sa propre adolescence bien mouvementée. Il livre une introspection personnelle et parallèlement, un véritable travail d'enquête très complet. David Vann pose des questions cinglantes sur l'obsession de la société américaine pour les armes à feux.


Extraits : p114 « Les commentaires inquiétants, l'obsession des armes et des tueurs, le temps passé au stand de tir, les problèmes psychiatriques. Que doit faire un tueur de masse pour se faire remarquer ? »

p110 «  Acheter un Glock 19, quelques chargeurs supplémentaires, entrer dans une salle de classe et tirer sur les gens. Nous n'avons encore rien mis en place pour empêcher quelqu'un de commettre un tel acte. C'est un droit américain. »

p74 « Le 13 février 2002, ils le larguent dans sa ville d'origine, Elk Grove Village. Aucun avertissement à quiconque, personne ne signale qu'un jour il puisse risquer d'être un danger pour lui-même ou pour autrui, ils se contentent de le larguer là, comme le fait toujours l'armée. »

p66 «  A onze ans, pourtant, je ne pouvais penser qu'à l'homme que je deviendrais, moi. Abattre mon premier cerf faisait partie d'un rite initiatique. La loi californienne stipulait que je n'avais pas le droit de tuer un cerf avant mes douze ans, mais cette loi familiale qui m'avait donné un fusil à air comprimé à sept ans, un fusil calibre .20 à huit ans et une carabine .30-.30 à neuf ans, disait que j'étais désormais prêt »






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