mercredi 17 décembre 2014

Fascicule coup de coeur de fin d'année partie 1

Le tour du monde dans son jardin, Michel Damblant (textes et dessins) Jean-Yves Guillaume (photographies) éditions GéOrama, 39€
Cadeau incontournable pour les amoureux des jardins. Ce livre est le résultat d'un travail de douze ans de documentation et de jardinage. Magnifiquement illustré, les photos ont été réalisées à Belle-Ile dans le petit paradis que Michel Damblant a su cultiver. Richement documenté. Rapport qualité prix excellent et imprimé en France. Recommandé par Alain Baraton !



 
La Bretagne par les contours tome 6 de Locquirec à Carantec, Yann Lesacher, Edition de Daouët ,27€
En 2008 Yann Lesacher amoureux de la marche à pied décide de croquer dans ses carnets, la Bretagne par ses contours en suivant le GR34. Cette année le tome 6 reliant Locquirec à Carantec est enfin disponible.
Un très beau carnet d'aquarelles avec une pointe d'humour qui rend ce livre encore plus savoureux et vivant.







Portraits de voyages Stéphanie Ledoux, Elytis, 30€
Du Yemen au Vanuatu, de la Birmanie à Madagascar, c'est à un voyage inédit, au croisement des peuples, que nous convie la peintre/globe-trotteuse Stéphanie Ledoux. Dans la rue, sur une place ou dans l'espace privé parfois réduit à une simple case, à la lumière du jour ou sous l'éclairage d'une bougie, le portrait se construit à la faveur d'une rencontre toujours singulière. Le livre nous dit la richesse des cultures, l'art du portrait et l'humanisme de la rencontre avec l'autre. Stéphanie Ledoux sillonne la planète à la rencontre des peuples, puisant dans la confrontation avec l'autre l'inspiration à sa peinture, lors de séances de portraits, courtes ou statiques, dans la pénombre, en pleine rue ou chez l'habitant, toujours sensibles.







Les vacances de Monsieur Rhino, Raphaël Baud, Aurélie Neyret, Chocolat, 20€
Un magnifique album magique à découvrir. Grand format pour petit prix ! «Les animaux du zoo, en vrai, c’est leur travail. Et de temps en temps, ils prennent un peu de vacances». Et nous voilà sur les traces de Monsieur Rhino partant, impassible, se reposer deux semaines en Afrique. Raphaël Baud pose un texte discret et mesuré sur les magnifiques illustrations d’Aurélie Neyret, paysages immenses et poétiques, éclatants dans ce très grand format. De ces vacances improbables d’un rhinocéros au milieu de
la lointaine savane africaine, se dégage une sorte de sérénité : Monsieur Rhino a le flegme communicatif. Une ode à la lenteur, à la poésie, à la beauté des grands paysages, dans le sillage d’un rhinocéros silencieux et attachant.






 

Pierre et le Loup,Sergueï Prokofiev, raconté par François Morel, Hélium, 21,90€

Le grand classique de Sergueï Prokofiev revisité par le talentueux François Morel sur la musique de l'Orchestre National de Radio-France.« Alors, vous vous rappelez bien tous les personnages ? L'oiseau, le canard, le chat, le grand-père, les chasseurs, Pierre... et le LOUP ! » Ici, le corps du canard est une esperluète, la casquette de Pierre est un « P »...
Un livre avec des découpes et de grandes pages qui se déploient, tantôt comme une forêt, tantôt comme la gueule menaçante du loup.
La lecture dynamique de François Morel et l'interprétation musicale de l'Orchestre National de Radio-France transportent le lecteur dans cette œuvre raffinée dont le succès ne s'est jamais démenti.







samedi 1 novembre 2014

Transboréal éditions


Quatres récits hors du commun font leur retour sur nos étagères.


Kamatchatka

Sibéria

Le coureur des bois

Dans les pas de l'ours

20€90

Coureur des bois, Une traversée du Canada en kayak, Ilya Klvana


Âgé d’à peine 20 ans, Ilya Klvana s’embarque pour la grande aventure : traverser le Canada de l’océan Pacifique à l’océan Atlantique par les lacs et les rivières – un périple de 9 000 kilomètres ! Après s’être construit un kayak sur mesure en bois et fibre de verre, il part de Prince Rupert, en Colombie-Britannique, au début de mai 1999, pour atteindre le nord de Terre-Neuve – la fameuse Anse aux Meadows où s’établirent des Vikings – à la fin de novembre, se jouant, en véritable coureur des bois héritier des pionniers de jadis, des rapides et des portages, des cours d’eau comme des éléments, au sein d’une nature peuplée d’animaux sauvages, castors, orignaux, ours et loups. Il goûte, à travers ses journées d’effort intense, la rencontre avec les Indiens et les descendants des colons, la pêche au doré et au brochet, les nuits dans la forêt boréale… Ce périple en solitaire et en une seule saison de navigation constitue une première mondiale.




20€90

Dans les pas de l’Ours, Une traversée solitaire de l’Alaska sauvage, Émeric Fisset

 " Je ne marche pas devant quelqu'un, auquel cas je me sentirais pressé; ni derrière, auquel cas je me sentirais confiné. A mon rythme, je fraie ma voie. En réalité, je marche au-devant. Au-devant de nouvelles émotions, de nouvelles rencontres."

Lorsqu’il quitte Barrow, point le plus septentrional des États-Unis, Émeric Fisset n’a qu’une idée en tête : traverser l’Alaska du nord au sud. Hors de toute piste humaine, il s’apprête à franchir 3 500 kilomètres de marécages, de forêts et de montagnes, à pied, à la rame et à skis. Chargé par un ours, encerclé par des loups, menacé par l’embâcle, il affronte la rude nature boréale et parvient à Cold Bay, sur l’océan Pacifique, après dix mois d’efforts marqués par la faim, le froid et la solitude. Les villages isolés, aux prises avec la nuit hivernale ou animés par le renouveau estival, lui révèlent une population mêlée d’Inuit, d’Indiens, d’Aléoutes et de Blancs, qui s’adonne à la chasse et à la pêche et perpétue l’esprit alaskan. Une aventure engagée au cœur de la « Dernière Frontière » américaine.







20€90

Kamtchatka, Au paradis des ours et des volcans, Julie Boch & Émeric Fisset


Péninsule volcanique de l’Extrême-Orient russe, sanctuaire des ours bruns, dernier territoire exploré de la Sibérie, le Kamtchatka est aujourd’hui encore un paradis sauvage pour le marcheur, quand sa végétation inextricable ne le mène pas en enfer. Renouant avec l’esprit des pionniers cosaques, Julie Boch et Émeric Fisset ont traversé à pied sa chaîne orientale, succession de volcans actifs où jaillissent les geysers et les sources chaudes, sa chaîne occidentale, couverte de taïga et sillonnée de rivières impétueuses, où vivent les derniers nomades autochtones, enfin sa partie méridionale, jusqu’au cap oublié qui fait face aux îles Kouriles. Au souffle du récit d’aventure dans une nature quasi vierge hantée par les bêtes sauvages se mêle l’émotion des rencontres avec les pêcheurs de la mer de Béring, les géologues en mission et les éleveurs de rennes, ainsi que l’écho des découvreurs, de Béring à Kracheninnikov, sans oublier le comte de Lapérouse.



Magnifique préface de Sylvain Tesson, 20€90


Siberia, En canoë du lac Baïkal à l’océan Glacial Arctique, Philippe Sauve

Cinq mois durant, seul à bord d’un rudimentaire canoë en toile, Philippe Sauve traverse la Sibérie sur son deuxième plus long fleuve, la Lena. Depuis la chaîne du Baïkal jusqu’aux rivages de l’océan Glacial arctique, il parcourt ainsi 3 800 kilomètres à la force des bras. Il fait le gros dos sous l’orage estival, endure la morsure des insectes au bivouac sous les mélèzes ou les bouleaux, fraternise avec les habitants évenks ou iakoutes des hameaux isolés puis reprend goût à la solitude, extrême dans ces régions reculées, après la rencontre avec des brigands. Au cœur de la majestueuse taïga russe, qui se dévoile au fil de l’eau, ou sur la toundra qui borde les monts de Verkhoïansk, la nature s’offre au voyageur, le défie ou bien l’épuise. Mais gardant le Nord pour horizon, Philippe Sauve pagaye sans faiblir jusqu’aux rivages déserts et ventés de la mer des Laptev, qu’il atteint au seuil de l’hiver, étanchant pour un temps sa soif de liberté.

mardi 14 octobre 2014

Alaska


Alaska, Melinda Moustakis, Gallmeister, 22€50, traduit par Laura Derajinski

 
Melinda Moustakis est originaire de l'Alaska, elle a retranscrit dans son écriture toute la beauté, mais aussi la cruauté, la dureté de ce pays.
Bear down, Bear north (titre original) raconte l'Alaska comme vous ne l'avez jamais lu, celle des pêcheurs, des saumons et surtout des femmes autour desquelles tout tourne, portant leur famille à bout de bras, soutenant leur compagnon alcoolique ou fou. On retrouve dans ses nouvelles plusieurs familles aux destins et relations difficiles dans lesquelles on soupçonne une partie autobiographique.

Des phrases acérées comme un couteau, une prose mordante comme un hameçon. Pas de mots superflus, chaque adjectif, adverbe est pesé, l'auteure va à l'essentiel ! Elle s'affranchit des mots inutiles, rien que le strict minimum, juste ce qu'il faut, un style épuré comme l'Alaska.

Vous reprendrez bien un peu de ragoût sismique !

 En lisant ce livre on ne peut pas ne pas penser à David Vann...Encore une belle découverte des éditions Gallmeister, on a hâte de lire ses prochains textes !!!

 
« Les touristes scrutent ton frère – on voit bien que ce sont des touristes, comme le dit Jack, car ils sont « nuls pour ramer », ils portent des veste bleues assorties et ils ont déjà heurté votre embarcation. Une barbe poivre et sel à trente et un an, des biceps gros comme votre crâne, et le voilà qui agite sa chemise à carreaux en ordonnant aux nuages de circuler – Jack est ce qu'on appelle un gars du cru, en Alaska. Les touristes viennent pour voir des élans, des aigles, pour pêcher des saumons king qu'ils n'ont vus qu'en rêve. Ton frère est un bonus. »



 « L'enfance, une partie de cache – cache. Ils ne lui demandent jamais de quoi elle se cachait. La vérité, c'est qu'il y a des grizzlys, il y a des poings, des bouteilles et des ceintures. Il y a des choix : faire le mort ou se cacher »

 
« Quand une personne loue notre bateau pour une excursion, on lui dit « pas de bananes ». Abstenez-vous d'en manger au moins un jour avant votre sortie de pêche. Pas même de cake à la banane. Ne les touchez pas, ne les sentez pas. Mutts a faits de grands autocollants BANANES INTERDITES pour le Halibut hellion et le R U UP ? Ils sont sur le modèle des interdictions de fumer, mais on y voit un régime de bananes dans un cercle rouge. Les bananes portent malchance – elles font fuir les poissons. »



 

dimanche 12 octobre 2014

Dernier jour sur terre

 
Dernier jour sur terre, David Vann, Gallmeister, 10€50, traduit par Laura Derajinski




Avec un style narratif et journalistique qu'on ne lui connaissait pas, David Vann enquête sur la vie de Steve Kazmierczak, paria solitaire qui tua cinq personnes à Cole Hale et en blessa une vingtaine.

Il revient sur l'itinéraire de ce jeune homme étudiant modèle décoré de la Dean's Award qu'il compare à sa propre adolescence bien mouvementée. Il livre une introspection personnelle et parallèlement, un véritable travail d'enquête très complet. David Vann pose des questions cinglantes sur l'obsession de la société américaine pour les armes à feux.


Extraits : p114 « Les commentaires inquiétants, l'obsession des armes et des tueurs, le temps passé au stand de tir, les problèmes psychiatriques. Que doit faire un tueur de masse pour se faire remarquer ? »

p110 «  Acheter un Glock 19, quelques chargeurs supplémentaires, entrer dans une salle de classe et tirer sur les gens. Nous n'avons encore rien mis en place pour empêcher quelqu'un de commettre un tel acte. C'est un droit américain. »

p74 « Le 13 février 2002, ils le larguent dans sa ville d'origine, Elk Grove Village. Aucun avertissement à quiconque, personne ne signale qu'un jour il puisse risquer d'être un danger pour lui-même ou pour autrui, ils se contentent de le larguer là, comme le fait toujours l'armée. »

p66 «  A onze ans, pourtant, je ne pouvais penser qu'à l'homme que je deviendrais, moi. Abattre mon premier cerf faisait partie d'un rite initiatique. La loi californienne stipulait que je n'avais pas le droit de tuer un cerf avant mes douze ans, mais cette loi familiale qui m'avait donné un fusil à air comprimé à sept ans, un fusil calibre .20 à huit ans et une carabine .30-.30 à neuf ans, disait que j'étais désormais prêt »






lundi 29 septembre 2014

Un empoisonnement universel !

Si vous écoutiez France Inter (la tête au carré)  aujourd'hui (le 29/09) l'invité n'était d'autre que Fabrice Nicolino qui vient d'écrire " un empoisonnement Universel" édité par les liens qui libèrent (23€)

http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-produits-chimiques-linvasion

http://www.editionslesliensquiliberent.fr/livre-Un_empoisonnement_universel-9791020901378-1-1-0-1.html







C’est un livre sans précédent. Jamais on n’avait essayé de réunir tous les points pour faire enfin apparaître le dessin complet. Comment en est-on arrivé là ? Comment et pourquoi l’industrie chimique a pu libérer dans l’eau, dans l’air, dans le sol, dans les aliments, et jusque dans le sang des nouveau-nés plus de 70 millions de molécules chimiques, toute différentes les unes des autres ?
Quels sont les liens entre le temps des alchimistes et celui du prix Nobel de chimie Fritz Haber, grand criminel de guerre ? D’où viennent Bayer, BASF, Dow Chemical, DuPont, Rhône-Poulenc ? Comment est-on passé de la bakélite des boules de billard et des combinés du téléphone au nylon, puis au DDT et aux perturbateurs endocriniens ? Pourquoi des maladies comme le cancer, l’obésité, le diabète, Alzheimer, Parkinson, l’asthme et même l’autisme flambent toutes en même temps ? Qui est Théo Colborn, la Rachel Carson du 21ème siècle ? Pourquoi l’OMS, la FAO, l’ONU ne bougent-elles pas ? Pourquoi les agences de protection françaises regardent-elles ailleurs ? Comment les normes officielles ont-elles été truquées ? Que contient vraiment l’eau dite potable ? Comme les transnationales ont-elles organisé une désinformation planétaire sur cet empoisonnement universel ? Y a-t-il une chance de s’en sortir ?
Pour la première fois, tout le dossier est enfin rendu public. Il est effrayant, mais un peuple adulte n’a-t-il pas le droit de savoir ? Ce livre, qui donne des noms, des faits, des accointances, ne peut rester sans réponse. C’est l’heure de se lever.



dimanche 28 septembre 2014

Revue dessinée numéro 5 !


Revue dessinée n°5, 15€ (disponible à la librairie)

LA MORT D’UN JUGE, QUAND DAVODEAU ET COLLOMBAT ENQUÊTENT SUR UN CRIME D’ETAT

Trois coups de feu claquent dans la nuit. Juillet 1975, le juge Renaud, forte-tête réputée incorruptible, est abattu à bout portant. Dans les 70’s, Allemagne et l’Italie n’ont pas le monopole de la violence politique. Sous Pompidou puis sous Giscard, 47 assassinats politiques sont perpétrés. Derrière les petites frappes, des noms sulfureux : le gang des lyonnais, le SAC. Autant de fantômes qu’Etienne Davodeau et Benoît Collombat, grand reporter à France Inter, sont allés réveiller. Dans ce premier volet d’une enquête en six parties*, ils déroulent les fils de ces scandales politico-financiers. Une époque révolue ? Peut-être... mais elle a façonné tout une génération de décideurs. Dans la pelote d’intrigues que nos deux reporters démêlent avec ténacité, peut-être trouverez-vous les prémices de Bygmalion ou de Clearstream.
*Qui sera publiée en 2015 aux éditions Futuropolis













vendredi 26 septembre 2014

L'autre Turquie, reportages littéraires

Une autre façon de découvrir un pays... Ceci n'est pas un récit de voyage ! Edité par l'excellente maison d'édition Galaade !

L'AUTRE TURQUIE

Que pouvons-nous savoir d’un pays si l’on en ignore la littérature ? Des écrivains des années 1920 aux années 1950 tels que Sait Faik ou Yachar Kemal, Fikret Otyam ou Adalet Ağaoğlu, aux auteurs contemporains tels qu’Enis Batur, Yiğit Bener, Nedim Gürsel, Bilge Karasu ou Ece Temelkuran, ils ont chacun à leur manière évoqué par des récits de voyage leur pays : les hôtels d’Anatolie, un quartier d’Istanbul, les montagnes du Taurus, les voyages en bus, le cheval et l’asphalte, le Bosphore ou les tribus kurdes, Bodrum et la Méditerranée et tant d’autres lieux de Turquie.

L'Autre Turquie est une invitation au voyage, un guide pour découvrir ce grand pays de l’intérieur, d’ouest en est, du nord au sud, d’Istanbul aux plateaux d’Anatolie, de Thrace en l’Arménie, de la mer Noire aux rivages de la Méditerranée.
25€ (dispo à la librairie)
Une anthologie de textes turcs inédits en France, écrits par des auteurs de trois générations, les débuts de la République turque, la génération du coup d’État et les plus jeunes des années 2000.
Adalet Ağaoğlu (auteur publiée par Turquoise et Galaade) ;Sabahattin Ali (auteur publié par Le Serpent à Plumes) ;Enis Batur (auteur publié par MEET, Actes Sud, Bleu autour et Galaade) ; Yiğit Bener (auteur publié par MEET et Actes Sud) ; Ayşegül Devecioğlu (inconnue en France) ;Sait Faik (auteur publié par Bleu autour) ; Faruk Duman (inconnu en France) ; Leylâ Erbil (auteur publiée par Actes Sud) ; Füruzan (auteur publiée par Bleu autour) ; Hakan Günday (auteur publié par Galaade) ; Çiler İlhan (auteur publiée par Galaade) ;Mario Levi (auteur publié par Sabine Wespieser) ;Murathan Mungan (auteur publié par Actes Sud) ;Menekşe Toprak (inconnue en France) ; Ayfer Tunç(auteur publiée par Galaade) ; Murat Uyurkulak(auteur publié par Galaade).
TRADUCTEUR(S) : Timour Muhidine ; Alessandro Pannuti ; Julien Lapeyre de Cabanes ; Jean Descat ; Pierre Pandelé

lundi 22 septembre 2014

Ecologie

Notre sélection...

Capitaine Paul Watson, Entretien avec un pirate, Lamya Essemlali, Glénat 22€ (lu par Tatiana)

L'homme sans argent, Mark Boyle, les arènes, 12€90 (lu par Romain)

Génération végétale, les arènes, 14€70 (lu par Romain)

Ecologie communauté et style de vie, Arne Naess, éditions dehors, 24€

Aldo Leopold, la conscience écologique, wildproject éditions, 22€

Arn Naess, vers l'écologie profonde, David Rothengerg, wildproject éditions, 20 €



mardi 9 septembre 2014

Des hommes en devenir

Des Hommes en devenir, Bruce Machart, Gallmeister 22€

coup de cœur Romain

Recommandé par Olivier Adam, le 08/09 sur france inter dans l'émission boomerang

Recommandé par Benoît Poelvoorde (à 11:39)
http://www.canalplus.fr/c-divertissement/c-le-grand-journal/pid5411-le-replay.html?vid=1128479

Des hommes rongés par l'absence, par la perte d'un être proche. Des hommes au destin et cœurs brisés par la vie qui résistent et continuent leurs chemins. Ils ont en commun cette mélancolie teintée de nostalgie. Une narration très forte, qui subtilement vous fait prendre la place du personnage et qui pose la question fatidique du «  qu'auriez vous fait ?... » Bruce Machart avec ce magnifique recueil de 12 nouvelles démontre qu'il fait bien partie de cette génération d' écrivains américains brillants comme Lance Weller et David Vann. Des auteurs qui n'ont pas fini de nous surprendre et qui frappent fort, très fort.

Extraits:

« C' est pratiquement de l'instinct. Le périphérique 610, une boucle de soixante kilomètres, six bières chacun. La circulation de fin de journée devient plus fluide, vous posez cette annuaire bien comme il faut sur la pédale d'accélérateur et vous pouvez envisager un 110 km/h constant. Faites le compte, ça vous laisse 5 minutes trente par bière et , bon sang, si tout se déroule favorablement, vous avez encore soif quand vous rejoignez votre point de départ, au canal »

« Jimmy, il a plus de chemises de bowling que de plomb dans la cervelle, mais ça fait un bout de temps que vous le connaissez et quand une nana se met à rimer avec tracas, il ne tarde jamais à se pointer au volant de son pick-up. »


« Encore une de ces nuits de Houston, si chaude et si humide que vous pourriez accrocher des sachets de thé aux branches des arbres et les laisser infuser. »


Le dernier à être resté en Arkansas

« Depuis qu'elle est partie, j'ai passé des heures, exposé au froid, sur la véranda, à réfléchir à cette nuit-là et à me demander comment j'ai pu dire une chose pareille. Et quand le whisky me donne le courage d'être honnête avec moi-même, me vient le soupçon que la réponse à cette question est d'une laideur absolue, que je n'ai pas volé la façon dont elle me fusilla du regard et que j'ai méritée, par cette seule éruption de rage, la morsure de ces nuits que j'ai dû endurer, même des nuits comme aujourd'hui, où le reproche dans les yeux de la mère de Lonnie était aussi cinglant et glacial que celui que j'avais lu alors dans les yeux d'Anne. »

« J 'appellerais mon fils et quand il répondrait, je lui dirais que je vais lui envoyer un petit paquet, le vieux briquet que j'avais refusé de lui donner auparavant, ça et un peu d'argent de poche, et quand il me demanderait ce que je veux, je lui dirais : Rien. Je lui dirais : Rien, mon fils. Je ne veux rien du tout. Il y aurait comme un silence, un sifflement de parasites, notre respiration crépitant sur des centaines de kilomètres de lignes de téléphone givrées. Il ne me dirait pas merci. Je ne m'attendrais pas à ce qu'il dise quoi que ce soit, mais ensuite, je changerais d'avis. Il y a bien quelque chose, lui dirais-je. Comment ça va pour toi la-bas ? Je veux dire les cours ça va ? Parle-moi de toi mon fils. J'ai envie que tu me parles de toi. »

On ne parle pas comme ça au Texas

« _Qu'est-ce que t'as à la regarder comme ça ? Dit-il ? Allez petit okie. Bois. C'est une Lone Star que t'as là, et si y a jamais eu un petit jeunot de l'Oklahoma qu' a eu besoin de goûter à un liquide du Texas, c'est bien toi. »

Parmi les vivants, au milieu des arbres

« Ce sont des hommes rugueux et robustes, des hommes qui ont les mains calleuses comme du cuir, des hommes qui n'ont pas peur de garder un peu de tendresse dans leur poitrine et de l'exposer au grand jour quand la situation l'exige, quelle que soit la souffrance que cela implique.  Ce soir, ce sont des hommes-là et leur rire, ainsi que la morsure froide de la bière sur mes dents qui me rassurent[...] »

jeudi 5 juin 2014

Nos recommandations de la semaine !

Et on commence par un coup de coeur!

Envoyé par les éditions Transboréal à Paris, en service de presse il y a quelques jours et déjà un coup de coeur. Transboréal lance une collection de qualité et exigeante en petit format  "voyage de poche" avec comme trois premiers titres:

L'exploration de la Sibérie, Antoine Garcia & Yves Gauthier, 14€90
Bons Baisers du Baïkal, nouvelles de Sibérie, Géraldine Dunbar, 9€90
Une parisienne dans l'Himalaya, Marie de Ujfalvy-Bourdon, 13€90



 Bons Baisers du Baïkal, Géraldine Dunbar: coup de coeur Romain

Des nouvelles qui traduisent magnifiquement l'âme de la Sibérie. touchantes, rafraîchissantes, pittoresques, saisissantes, parfois cruelles, parfois à l'allure de contes et tellement bien écrites.
L'histoire d'hommes et de femmes qui résistent à la modernité. La simplicité de la vie sur les rives du Baïkal dans toute sa splendeur. Un vrai régal pour vos lectures d'été !



 Enfin disponible en format poche (version abrégée) !  L'archipel du Goulag, Alexandre Soljénitsyne, Point, 14€50



Ce n'est pas une nouveauté mais on avait envie de le présenter !(à retrouver dans les coups de cœur de la Librairie Francophone...)

Avec Lily Petite, la narratrice, la vieillesse est plaisante, la retraite une aubaine, la perte de mémoire prétexte à recenser la flore méditerranéenne. Elle s'attèle avec courage, lucidité et humour à l'héroïque tâche de prendre son temps pour envisager les années qui lui restent à vivre. L'aplomb, la drôlerie, la franchise donnent à cette méditation une allégresse communicative.

http://www.franceinter.fr/emission-la-librairie-francophone-alain-van-crugten-amelie-plume-lyonel-trouillot-et-ernest-pignon-e




L’Arabe du futur, Riad Sattouf, 20,90€ 

Une enfance dans la Libye de Kadhafi et la Syrie d’Hafez al-Assad.
Né d’un père syrien et d’une mère bretonne, Riad Sattouf grandit d’abord à Tripoli, en Libye, où son père vient d’être nommé professeur. Issu d’un milieu pauvre, féru de politique et obsédé par le panarabisme, Abdel-Razak Sattouf élève son fils Riad dans le culte des grands dictateurs arabes, symboles de modernité et de puissance virile.
En 1984, la famille déménage en Syrie et rejoint le berceau des Sattouf, un petit village près de Homs. Malmené par ses cousins (il est blond, cela n’aide pas…), le jeune Riad découvre la rudesse de la vie paysanne traditionnelle. Son père, lui, n’a qu’une idée en tête : que son fils Riad aille à l’école syrienne et devienne un Arabe moderne et éduqué, un Arabe du futur.
L’Arabe du futur sera publié en trois volumes. Ce premier tome couvre la période 1978-1984.


La dernière guérilla du Che

En novembre 1966, Che Guevara débarque à La Paz avec l’intention de créer un foyer de guérilla dans le Sud-Est de la Bolivie, au beau milieu d’une des régions les plus isolées du pays. Incapable d’entraîner l’adhésion populaire, la guérilla se heurte au contraire à l’hostilité grandissante des paysans. Une longue traque commence alors dans la jungle bolivienne…



Nouveautés à La Part Commune


Révolution, Jack London, La Part Commune, 6€

Généralement considéré comme un auteur des grands espaces et de la vie sauvage - que les Américains appellent le Wild - Jack London est aussi un écrivain engagé personnellement dans les combats sociaux et politiques de son temps. Ce texte est celui d'une conférence donnée par l'auteur de L'appel de la forêt à Harvard, directement inspirée par la première révolution russe, ce qui fera dire à Leon Trotsky, trente ans plus tard, dans une lettre à la fille aînée de London que ce dernier « a su traduire en vrai créateur l'impulsion donnée par la première révolution russe [et] aussi repenser dans son entier le destin de la société capitaliste à la lumière de cette révolution ». Cette prise de conscience remonte chez London à sa propre expérience ouvrière, qui lui a permis de côtoyer de près les exclus de la croissance et trouvera à s'exprimer magistralement dans sa magistrale dystopie, Le Talon de fer, dans laquelle il décrit une révolution socialiste aux États-Unis, réprimée pendant trois siècles par une dictature capitaliste ayant atteint son paroxysme. Véritable brûlot, Révolution va bien au-delà des appels à l'indignation, que Dario Fo définit avec truculence comme « l'arme suprême du couillon », pour annoncer une insurrection, un soulèvement populaire inéluctable. La violence de certains de ses propos répond elle-même à la violence de la misère qui frappe ceux dont le travail est surexploité pour générer des profits qui ne bénéficient qu'à une oligarchie dont il fustige le cynisme. La résonance de ce texte avec la crise que nous connaissons ne laisse pas de frapper. On peut le lire comme un cri de ralliement ou une implacable et sinistre répétition de l'histoire et de ses errements.

Histoire naturelle du Massachusetts, Henri D. Thoreau, La Part Commune, 6€

En avril 1842, Ralph Waldo Emerson avait demandé à son jeune ami Henry David Thoreau de rendre compte des Rapports d'observations scientifiques qu'il avait consultés à Boston. Ce dernier rédigea alors « The Natural History of Massachusetts », premier de ces textes en prose de cette veine qui caractérise l'auteur de Walden. Mais en partant de ces ouvrages sur la flore et la faune du Massachusetts dont il était censé faire la recension, Thoreau va aller plus loin pour se livrer à une réflexion intuitive, poétique et panthéiste sur la science. Ainsi, comparant le naturaliste suédois Linné à Napoléon, Thoreau voyait le scientifique accompli comme celui qui aa su retrouver ses instincts : « L'homme le plus scientifique sera le plus sain et le plus chaleureux, et détiendra une sagesse indienne parfaite ». Dans ce véritable plaidoyer pro domo, qui sonne comme une profession de foi appréhendant « la beauté sauvage de l'ensemble du paysage », Thoreau exposait rien moins que la méthode avec laquelle il entend approcher et explorer la Nature, démarche instinctive qui devait lui permettre d'accéder aux « Lois supérieures » qui la régissent. Ainsi, l'histoire naturelle est avant tout, pour lui, un instrument de réforme morale et spirituelle, en proposant à son lecteur, qu'il soit son contemporain ou le nôtre, de trouver dans cette porosité aux éléments naturels un remède à l'influence corruptrice de la société. Il faut lire ce texte méconnu qui contient en germe toute son œuvre à venir, comme un petit traité de contemplation et d'émancipation.

lundi 12 mai 2014

En Mai, lis ce qu'il te plait....

Du côté des éditions Gallmeister...

Quelques nouveautés:
Homesman, Glendon Swarthout, 23€10
Au cœur des grandes plaines de l'Ouest, au milieu du XIXe siècle, Mary Bee Cuddy est une ancienne institutrice solitaire qui a appris à cultiver sa terre et à toujours laisser sa porte ouverte. Cette année-là, quatre femmes, brisées par l'hiver impitoyable et les conditions de vie extrêmes sur la Frontière, ont perdu la raison. Aux yeux de la communauté des colons, il n'y a qu'une seule solution : il faut rapatrier les démentes vers l'Est, vers leurs familles et leurs terres d'origine. Mary Bee accepte d'effectuer ce voyage de plusieurs semaines à travers le continent américain. Pour la seconder, Briggs, un bon à rien, voleur de concession voué à la pendaison, devra endosser le rôle de protecteur et l'accompagner dans son périple.
 Inoubliable portrait d’une femme hors du commun et de son compagnon taciturne, aventure et quête à rebours, Homesman se dévore de la première à la dernière page. 


Le voyage de Robey Childs, Robert Olmstead, 23€10

Un matin de 1863, la mère de Robey Childs s'éveille bouleversée par un songe. Un grand danger planerait sur son mari, soldat de la guerre de Sécession. Elle envoie alors Robey, son unique enfant, âgé de quatorze ans, sur les traces de son père avec pour seule arme une veste réversible aux couleurs des uniformes de chacune des deux armées. Commence alors pour Robey un voyage qui bouleversera sa vie. Monté sur un cheval noir hors du commun, cadeau providentiel d'un de ses voisins, il traversera un pays en ruines, découvrant sur sa route la véritable nature des hommes.

Lecture en cours de Romain: 
On pourrait se dire encore un roman sur la guerre de Sécession de la part de Gallmeister. En début d'année 2013 sortait l'excellent Wilderness de Lance Weller disponible en poche depuis janvier 2014.
Même si le contexte est le même, à travers les yeux d'un adolescent on découvre une autre approche de ce traumatisme de l'histoire américaine.


La guerre de sécession à travers l'escapade d'un adolescent qui part à la recherche de son père suite à une prémonition de sa mère. Il va découvrir l'horreur de la guerre et les atrocités dont les hommes sont capables. Un récit poignant dans un paysage sublime et omniprésent.





 Rêves arctiques, Barry Lopez, 24€50



Résultat de quatre années de voyage, de réflexions et de rencontres dans l'Arctique, ce livre est tout à la fois récit d’aventure, méditation sur l'art de l'exploration, histoires d’ours blancs et d'icebergs grands comme des villes. “C’est l'histoire d'une conversation sans âge, non seulement entre nous, sur ce que nous avons l'intention d'entreprendre ou ce que nous voulons réaliser, mais aussi avec cette terre – notre contemplation et notre admiration devant un orage sur la prairie, devant la crête découpée d’une jeune montagne ou devant l'essor soudain des canards au-dessus d'un lac isolé. Nous nous sommes raconté l’histoire de ce que nous représentons sur cette terre depuis quarante mille ans. Je crois qu'au cœur de cette histoire repose une simple et durable certitude : il est possible de vivre avec sagesse sur la terre, et d'y vivre bien.”


 
Joe, Larry Brown, 10€



Gary Jones a peut-être bien quinze ans. Sa famille vagabonde, arpente les rues et les bois du Mississippi tandis qu'il rêve d'échapper à cette vie, à l'emprise de son bon à rien d'ivrogne de père. Joe Ransom a la quarantaine bien sonnée. Il ne dénombre plus les bouteilles éclusées et les rixes déclenchées. Lorsqu'il croise le chemin de Gary, sauver le jeune garçon devient pour Joe l'occasion d'expier ses péchés et de compter enfin pour quelqu'un. Ensemble, ils vont avancer et tracer à deux un cours sinueux, qui pourrait bien mener au désastre… ou à la rédemption.

Superbement construit, pétri d’humanité, Joe offre une peinture universelle de la lutte entre le bien et le mal qui marque à tout jamais les lecteurs.
La dernière frontière, Howard Fast, 10€20


1878. Les Indiens cheyennes sont chassés des Grandes Plaines et parqués en Territoire indien, aujourd’hui l'Oklahoma. Dans cette région aride du Far West, les Cheyennes assistent, impuissants, à l'extinction programmée de leur peuple. Jusqu'à ce que trois cents d'entre eux, hommes, femmes, enfants, décident de s'enfuir pour retrouver leur terre sacrée des Black Hills. À leur poursuite, soldats et civils arpentent un pays déjà relié par les chemins de fer et les lignes télégraphiques et tentent à tout prix d'empêcher cet exode. L' ultime sursaut d'une nation prête à tout pour retrouver liberté et dignité.

La Dernière Frontière est l'un des plus grands livres consacrés à la question indienne : tout un chapitre de l'Histoire américaine défile ici au rythme haletant d’un film sur grand écran.
La grâce des brigands, Véronique Olvadé, points, 6€90
Quand Maria Cristina Väätonen reçoit un appel téléphonique de sa mère, dont elle est sans nouvelles depuis des années, l'ordre qu'elle avait cru installer dans sa vie s'en trouve bouleversé.
Celle-ci lui demande instamment de venir chercher pour l'adopter Peeleete, le fils de sa sœur. Nous sommes en juin 1989, Maria Cristina vit avec son amie Joanne à Santa Monica (Los Angeles).
Cela fait vingt ans qu’elle a quitté Lapérouse, et son univers archaïque pour la lumière de la ville et l'esprit libertaire de la Californie des années 70. Elle n'est plus la jeune fille contrainte de résister au silence taciturne d'un père, à la folie d'une mère et à la jalousie d'une sœur. Elle n'est plus non plus l'amante de Rafael Claramunt, un écrivain/mentor qu'elle voit de temps à autre et qui est toujours escorté par un homme au nom d'emprunt, Judy Garland.
Encouragée par le succès de son premier roman, elle est déterminée à placer l'écriture au coeur de son existence, être une écrivaine et une femme libre. Quitte à composer avec la grâce des brigands. 


Le livre des secrets, Fiona Kidman, Sabine Wespieser éditeur, 25€

En 1953, quand s’ouvre le roman, Maria vit depuis plus de cinquante ans seule dans la maison de famille délabrée. On la surnomme « la sorcière de Waipu », elle qui très jeune se rebella contre sa mère pour vivre sa passion avec un cantonnier. Mise au ban d’une communauté encore très respectueuse des strictes règles morales édictées par son sourcilleux fondateur – l’autoritaire et charismatique Norman McLeod, avec qui sa grand-mère Isabella quitta l’Écosse en 1817 –, elle a tout le temps de se pencher sur le passé.
Après plus de trente-cinq ans de voyage à travers le vaste monde et quelques longues étapes, en Nouvelle-Écosse et dans l’île de Cap-Breton, sur les côtes d’Amérique du Nord, McLeod, que ses disciples appelaient l’ « Homme », décida, en 1854, que leurs tribulations prendraient fin sur cette côte du Nord de la Nouvelle-Zélande où Maria vit le jour bien des années plus tard. L’Homme qui guida là son peuple, convaincu de le conduire sur le droit chemin, reposait depuis vingt ans déjà dans le cimetière près de l’océan.
Le journal tenu par sa grand-mère tout au long de sa vie aventureuse, et sur lequel Maria met la main, lui révèle pourtant l’envers du décor : s’y dessine non le portrait d’une diablesse dont elle aurait hérité les penchants pervers et indociles, comme sa propre mère tentait de l’en convaincre, mais celui de l’héroïne indépendante et téméraire que fut Isabella. Il fallait bien du courage en effet pour s’imposer face à un McLeod peu enclin à accepter chez ses ouailles des opinions individuelles, surtout quand celles-ci étaient des femmes.
Et l’on comprend, au fil de cette formidable saga, que le Livre des secrets est celui de ces femmes qui, pour exister dans une communauté masculine et rétrograde, n’avaient d’autre choix que d’en contourner les préceptes.



 
Nocturnes d'un chauffeur de taxi, collectifs, Philippe Rey édition, 17€50

En Corée, on « entre en littérature » non pas grâce à un « premier roman » mais avec une nouvelle, dès lors qu’elle est remarquée, primée par les grands quotidiens ou les très actives revues littéraires. Si bien qu’à la différence de la France, ce genre narratif y est devenu un art majeur. Cette anthologie rassemble des textes représentatifs de la production contemporaine : tous ont été publiés au cours de la dernière décennie et mettent en perspective les aspects les plus intimes d’une société dont nous ne connaissons généralement que les succès les plus flatteurs – pour ne pas dire les plus trompeurs.

Les auteurs représentés ici, une majorité de femmes, nous renvoient une image sans complaisance de leur monde comme il va. Ils le font, chacun à leur manière, sur des sujets très divers qui reflètent les évolutions contemporaines de la société coréenne et ses contradictions. Ainsi le travail à la chaîne est stigmatisé avec humour (noir ?) dans La fabrique de conserves ; la rudesse du quotidien est décrite dans Nocturne d’un chauffeur de taxi, qui illustre par ailleurs également un phénomène récent dû à l’évolution démographique, le mariage avec des femmes venues d’ailleurs ; les liens unissant la famille se délitent dans Semailles ; les on-dit viennent gangrener une petite ville dans Rumeurs ; le couple vit l’enfer et se désagrège dans Mon mari, tandis qu’il chemine avec poésie vers la mort dans Neuf épisodes ; la femme a conquis sa liberté dans Stoppie à moto mais le bonheur continue à lui échapper…

Dix histoires pour faire découvrir une littérature et un pays méconnus.


Une saison de chasse en Alaska, Lamazou & Gurrey, Paulsen, 29€

Une journaliste et un dessinateur partent pour trois mois à l’extrême nord de l’Alaska. Ils veulent constater au ras du terrain la révolution qui s’opère dans cette région polaire où la vie traditionnelle résiste encore tant bien que mal. Un nouvel eldorado pétrolier très convoité, des autoroutes maritimes bientôt accessibles, des ports gigantesques : comment les Inupiat, occupants millénaires de ces terres arctiques, envisagent-ils l’avenir qui leur est imposé ?
Zoé Lamazou et Victor Gurrey ont partagé le quotidien des habitants de Point Hope durant une saison de chasse. Avec eux, ils ont attendu le vent du nord. Ils ont attendu qu’un chenal s’ouvre dans la glace. Ils ont attendu la baleine ; tout en enquêtant sur les travaux exploratoires, en pleine mer, de grandes compagnies pétrolières. Ils nous livrent des témoignages émouvants sur un monde en mutation, un monde menacé.



 le journal des cinq saisons, Rick Bass, Folio, 8€90

Au Montana, entre la rudesse de l’hiver et l’explosion du printemps, se glisse une cinquième saison, quand les glaces se transforment en boue et la végétation n’a pas repris ses droits. Rick Bass la décrit avec l’émerveillement du poète, comme plus tard les oies remontant du sud et les ours noirs arpentant les pentes inondées de soleil. Témoignage le plus abouti de l’écrivain sur la vallée du Yaack, cet ouvrage est une déclaration d’amour à une nature sauvage qui risque de disparaître. 

samedi 10 mai 2014

Sur la route again...

Sur la route again aux états-unis avec Kerouac, Guillaume Chérel, Transboréal 20€90

Coup de coeur Romain
Partir sur les traces d'un de ses auteurs préférés, on en rêve souvent, Guillaume lui l'a fait avec passion, engouement, détermination. Il a rencontré et côtoyé l'Amérique dont on ne parle pas assez, celle des « clochards célestes » et autres « vagabonds solitaires ».Vingt ans après avoir traversé l'Amérique sur les traces de Jack London, Guillaume Chérel repart à 40 ans sur les traces de l'autre Jack. Embarquez dans les Greyhound (bus américains) et découvrez l'Amérique d'aujourd'hui, celle d'Obama. Sur la route again est un voyage sur les traces de Kerouac mais est aussi une comparaison entre l'Amérique des années 50 et l'actuelle. Un récit cru, épique, et sans concession dans l'esprit et la forme de l'écriture automatique chère à Kerouac. 

 Extraits

La génération actuelle n'a plus envie de grand-chose, même pas de voyager, ni d'espérer. Elle veut juste planer, s'amuser, boire, manger, jouer aux jeux vidéo, consommer, gagner vite de l'argent...pour bien s'habiller. Elle veut dormir longtemps. Déjà fatiguée de vivre.


Steve, lui, Afro-Américain de 40 ans, raconte qu'il s'en sortait jusque-là en cultivant son potager, mais que ça ne suffit plus : «  j'ai été viré de Good Years « Bonne année »... tu parles d'un nom ! Je passais ma vie à travailler, à dormir, à voyager pour aller travailler puis à dormir. Pas de petite amie, rien que la télé, le base-ball et la bière ! » Ainsi va l'American Way of (Fucking) life. On se plaint pas, on subit.


La route, c'est une aube qui n'en finit pas. Le bonheur de prendre la route, c'est de tout faire à nouveau comme si c'était la première fois. On a coutume de dire que seul le voyage compte. Que la destination importe peu... Ce n'est pas mon avis. L'action de voyager en elle-même ne m'intéresse pas tant que ça. C'est le vertige du dépaysement qui me vrille les neurones et me donne l'impression de renaître à chaque fois. Tous les sens en éveil, à chaque destination... A chaque arrêt sur image. De nouvelles odeurs. Architectures, etc. A chaque fois que j'arrive quelque part, je me dis : des gens que je connaissais pas vivent ici. J'aimerai les connaître tous ! Partout.



Il y eut de la bruine et de la pluie et du mystère dès le début du voyage au Mexique. J 'étais aux anges, décidément... Je savais que je laissais derrière moi le désordre (les dettes) et l'absurdité (de cette société basée sur le fric, les rapports de pouvoir, etc.) et que je remplissais ma noble et unique fonction dans l'espace et le temps : le mouvement. Et pour me mouvoir, je me mouvais. Quinze mille kilomètres parcourus, au moins, depuis mon premier pas à New York. Je ne comptais plus. La pureté de la route. Et cette ligne blanche au milieu de l'autoroute qui se déroulait et léchait les pneus de mes bus à l'infini, comme si elle collait à l'étrave d'un navire.

mardi 15 avril 2014

Ce qu'on vous propose cette semaine...

Tempête Deux Novellas J.M.G. Le Clézio, Gallimard, 19€50




«En anglais, on appelle "novella" une longue nouvelle qui unit les lieux, l'action et le ton. Le modèle parfait serait Joseph Conrad. De ces deux novellas, l'une se déroule sur l'île d'Udo, dans la mer du Japon, que les Coréens nomment la mer de l'Est, la seconde à Paris, et dans quelques autres endroits. Elles sont contemporaines.»
J. M. G. Le Clézio.


La fête de l'insignifiance, Milan Kundera, Gallimard, 15€90



Jeter une lumière sur les problèmes les plus sérieux et en même temps ne pas prononcer une seule phrase sérieuse, être fasciné par la réalité du monde contemporain et en même temps éviter tout réalisme, voilà La fête de l'insignifiance. Celui qui connaît les livres précédents de Kundera sait que l'envie d'incorporer dans un roman une part de «non-sérieux» n'est nullement inattendue chez lui. Dans L'Immortalité, Goethe et Hemingway se promènent ensemble pendant plusieurs chapitres, bavardent et s'amusent. Et dans La Lenteur, Véra, la femme de l'auteur, dit à son mari : «Tu m'as souvent dit vouloir écrire un jour un roman où aucun mot ne serait sérieux... je te préviens : fais attention : tes ennemis t'attendent.» Or, au lieu de faire attention, Kundera réalise enfin pleinement son vieux rêve esthétique dans ce roman qu'on peut ainsi voir comme un résumé surprenant de toute son œuvre. Drôle de résumé. Drôle d'épilogue. Drôle de rire inspiré par notre époque qui est comique parce qu'elle a perdu tout sens de l'humour. Que peut-on encore dire? Rien. Lisez!  


L'Usage du monde, Nicolas Bouvier, dessins de Thierry Vernet, La découverte 11€



Réédition d'un classique de la littérature de voyage illustré et à prix abordable pour la première fois !

À l'été 1953, un jeune homme de 24 ans, fils de bonne famille calviniste, quitte Genève et son université, où il suit des cours de sanscrit, d'histoire médiévale puis de droit, à bord de sa Fiat Topolino. Nicolas Bouvier a déjà effectué de courts voyages ou des séjours plus longs en Bourgogne, en Finlande, en Algérie, en Espagne, puis en Yougoslavie, vial'Italie et la Grèce. Cette fois, il vise plus loin : la Turquie, l'Iran, Kaboul puis la frontière avec l'Inde. Il est accompagné de son ami Thierry Vernet, qui documentera l'expédition en dessins et croquis.
Ces six mois de voyage à travers les Balkans, l'Anatolie, l'Iran puis l'Afghanistan donneront naissance à l'un des grands chefs-d'oeuvre de la littérature dite « de voyage », L'Usage du monde, qui ne sera publié que dix ans plus tard - et à compte d'auteur la première fois - avant de devenir un classique.
Par son écriture serrée, économe de ses effets et ne jouant pas à la « littérature », Nicolas Bouvier a réussi à atteindre ce à quoi peu sont parvenus : un pur récit de voyage, dans la grande tradition de la découverte et de l'émerveillement, en même temps qu'une réflexion éthique et morale sur une manière d'être au monde parmi ses contemporains, sous toutes les latitudes.


Ingrédients pour une vie de passions formidables, Luis Sepulveda, Métailié, 16€



Dans la lignée d'histoires d'ici et d'ailleurs

L’écriture, l’engagement politique, les amitiés, l’exil, le voyage sont les éléments indissolublement mêlés de ces récits d’une vie d’aventures fascinantes que nous raconte Luis Sepúlveda.
Depuis le moment où l’adolescent se voit obligé par un premier amour de passer de la passion du football à la poésie, jusqu’à ce qu’il découvre que la littérature peut donner une voix à ceux qui n’en ont pas, ces pages entremêlent des récits personnels, des histoires de travailleurs et de leurs luttes, les cris de douleur devant la destruction de l’équilibre de la planète, les réflexions violentes sur la crise économique qui balaye l’Europe, ainsi que l’évocation des moments partagés avec les amis ou les “maîtres”.
Dans ce parcours d’une vocation aux multiples facettes, on voit apparaître en filigrane l’homme Sepúlveda, à travers ses souvenirs les plus difficiles du passé chilien, le destin des camarades dispersés par l’exil qui se retrouvent au bord du Pacifique, un ami à quatre pattes, la joie de la réunion autour de la table d’une famille nombreuse dans laquelle tous les enfants et petits-enfants, aux multiples nationalités, l’appellent “Viejo”, Vieux. Et surtout le fait de savoir que, malgré tout, il a mené une vie “de passions formidables”.


Elisée Reclus, les grands Textes présenté par Christophe Brun, Champs Classiques, 12€



Élisée Reclus, géographe, anarchiste, écologiste

Anarchiste et tolérant, savant rigoureux et fou de liberté, fils de pasteur et athée militant, le plus grand géographe français est pétri de contradictions qui le rendent aussi brillant qu'attachant.

Élisée Reclus, né en 1830 à Sainte-Foy-la-Grande, étudie en Allemagne, traverse la France à pied, travaille comme ouvrier agricole en Irlande, découvre l'esclavagisme en Louisiane et tâte de l'agriculture en Colombie tout en explorant le pays. En 1857, à Paris, il entre à la Société de géographie et devient, avec Bakounine et Kropotkine, un pilier du mouvement anarchiste. Il s'engage dans la Garde nationale pendant la Commune de Paris et, fait prisonnier, il est condamné à la déportation. Grâce à l'intervention de savants anglo-saxons, dont Darwin, sa peine est commuée en bannissement.

Ses ivres, dont la Nouvelle Géographie universelle, ses guides, ses articles font de lui, pour le géographe Yves Lacoste, le « père de la réflexion géopolitique française ». Le premier, il sème les idées de ce qui va prendre le nom d'écologie. Reclus est végétarien, il prône l'union libre, il veut davantage d'indépendance pour les femmes, une éducation différente et plus souple pour les enfants. Son idéologie repose sur l'entraide et la solidarité universelles. C'est un adversaire obstiné de l'État et, comme tel, il s'oppose à Marx. « Ce doux entêté de vertu », selon son ami Nadar, avait une image sulfureuse. Sa vie, que Jean-Didier Vincent raconte avec passion, se lit comme un roman d'aventures.