samedi 7 février 2015

Petite rentrée littéraire de janvier, notre sélection


Lecture en cours Romain
En octobre 1812, littéralement piégé dans Moscou en flammes, Napoléon replie la Grande Armée vers la France. Commence la retraite de Russie, l’une des plus tragiques épopées de l’histoire humaine. La retraite est une course à la mort, une marche des fous, une échappée d’enfer.
Deux cents ans plus tard, je décide de répéter l’itinéraire de l’armée agonisante, de ces cavaliers désarçonnés, de ces fantassins squelettiques, de ces hommes à plumets qui avaient préjugé de l’invincibilité de l’Aigle. Le géographe Cédric Gras, le photographe Thomas Goisque et deux amis russes, Vassili et Vitaly, sont de la partie. Pour l’aventure, nous enfourchons des side-cars soviétiques de marque Oural. Au long de quatre mille kilomètres, en plein hiver, nous allons dérouler le fil de la mémoire entre Moscou et Paris où l’Empereur arrivera le 15 XII 1812, laissant derrière lui son armée en lambeaux.
Le jour, les mains luisantes de cambouis, nous lisons les Mémoires du général de Caulaincourt. Le soir, nous nous assommons de vodka pour éloigner les fantômes.
Napoléon était-il un antéchrist qui précipita l’Europe dans l’abîme ou bien un visionnaire génial dont le seul tort fut de croire qu’il suffisait de vouloir pour triompher et que les contingences se pliaient toujours aux rêves?
Mais très vite, nous devons abandonner ces questions méta- physiques car un cylindre vient de rendre l’âme, la nuit tombe sur la Biélorussie et trois foutus camions polonais sont déjà en travers de la route.Sylvain Tesson


Coup de cœur Romain
Quelques extraits choisis par Romain:

« Mais quand je me suis présenté au guichet et que j'ai rendu mon fusil, ça m'a coupé dans mon élan. C'était la première fois que je me séparais de mon arme depuis des mois. Je ne savais plus où mettre les mains. D'abord, je les ai mises dans mes poches, puis je les ai ressorties et j'ai croisé les bras, et finalement, je les ai laissées retomber, inutiles, le long du corps. » page 14

« Voilà, c'est comme ça que s'est passé mon retour à la maison. C'était chouette, je dirais. Rentrer c'est comme respirer pour la première fois après failli se noyer. Même si ça fait mal, c'est bon. » page 18

« On a pris ma prime de combat et on a acheté des tas de choses. C'est comme ça que l'Amérique riposte aux terroristes. » page 20

« Il y a des types qui grimpent directement au rouge. Ils y restent pendant un moment, et puis ils s'écrasent, ils retombent en dessous du vert, plus bas que le niveau «  J'en ai rien à foutre de mourir. » La plupart des autres restent à l'orange en permanence.
Vous voulez savoir ce qu'est l'orange ? Vous ne voyez plus et vous n'entendez plus comme avant. La chimie de votre cerveau change. Vous saisissez tous les détails de votre environnement, absolument tous. Je pouvais repérer une pièce cents à vingt mètres de distance dans la rue. » pages 21 – 22

« La porte de derrière mène à la cuisine. A droite, OK. A gauche, OK. En haut, OK. A l'arrière, OK. Cuisine, OK. On avance, on ne se regroupe pas, on continue à avancer. Lentement, question de fluidité. La fluidité, c'est la rapidité. Le groupe du caporal-chef Sweet vous nettoie une maison comme l'eau qui coule dans un ruisseau. »

« Le 1er Bataillon du 9e marines. The walking Dead.
Les devises des bataillons étant ce qu'elles sont, ils ont probablement la meilleure. Grâce au Vietnam, le 1/9 se targue de détenir le record du plus haut taux de morts au combat dans toute l'histoire du corps des marines. Les marines, qui aiment se voir comme des chiens enragés d'une agressivité suicidaire, et qui parfois se comportent de manière à être à la hauteur d'une telle image de soi, considèrent qu'un tel record, c'est « super ».

« Vous courrez suffisamment vite et au bout d'un moment, c'est bon, toutes les émotions contenues s'expriment dans le mouvement de vos bras, la brûlure dans votre poitrine, le poids lent et pesant de la fatigue dans vos jambes, et vous pouvez vous laisser aller à penser tout simplement. Vous pouvez penser en éprouvant de la rage, du chagrin, n'importe quoi, et cela ne vous déchire pas, parce que vous êtes en train de faire quelque chose, quelque chose qui est assez dure pour que vous le ressentiez comme une réponse appropriée à l'agitation dans votre esprit. Les émotions ont besoin d'un exutoire physique. Et si vous avez un peu de chance, le physique prend le pas sur tout le reste. Cela m'arrivait autrefois, quand je pratiquais le combat libre. Vous vous épuisez jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que la douleur et l'euphorie. Quand vous atteignez cet état, le reste ne vous manque plus, tous les petits sentiments que vous éprouvez. » page 278


Lecture en cours Romain
L'auteur de la Vallée Seule revient avec un nouveau titre. André Bucher est un écrivain paysan souvent catalogué écrivain du terroir, alors qu'il n'en est rien. Il s'agit sûrement de l'un des meilleurs écrivains français actuels de Nature Writing.
A la fois poétique et proche de la nature, André Bucher s'attache à décrire un territoire et son intimité!

A découvrir absolument si vous ne connaissez pas.


Lecture en cours de Romain
Aude Seigne avait remporté le prix Nicolas Bouvier lors de la sortie de son dernier texte aux éditions Zoe: Chronique de l'Occident Nomade. Elle revient ici avec une écriture empreinte de nostalgie. Un récit de voyage dans le temps, et à la recherche de soi.
Coup de cœur Romain
Russell Banks renoue avec brio dans l'écriture de nouvelles. Un exercice qu'il maîtrise sur le bout des doigts. A travers 12 nouvelles, il dresse un portrait social de l'Amérique d' Obama.




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